Le Château

Le Château n'est connu historiquement que depuis le 13ème siècle.

A 3 895 mètres de Montélimar et à 42 595 mètres de Valence s'élevait jadis un château que les eaux du Rhône ont souvent menacé et dont on voit aujourd'hui les ruines silencieuses au milieu d'une île de sable.

Ce manoir féodal était entouré de quelques maisons plusieurs fois emportées par le fleuve et plusieurs fois reconstruites.

Malgré sa faible importance stratégique actuelle, le bourg, ou son château, a une place dans l'histoire. En effet, des aventuriers, appelés Anglais, le prirent au commencement du 14ème siècle et ils y détenaient prisonniers des gentilhommes du voisinage, entre autres Louis d'Escluseau que Baudoin Adhémar Seigneur de Saint Gervais fit mettre en liberté en payant une rançon. Le même Adhémar, en considération des agréables services du guerrier captif, lui abandonna la somme versée entre les mains des Anglais.

Dans la nuit du 26 au 27 décembre 1588, les troupes protestantes de Lesdiguières assiègent le château d'Ancône, où Jean de Pracomtal s'était retiré.

"Le 28 la batterie commence environ 5 heures du matin d'une couleuvrine, deux bastardes et deux fauconneaux (pièces d'artillerie) et y fut tiré environ 80 ou 100 cononnades. La batterie dura jusques environ 2 heures après midy; la bresche n'estoit pas raisonnable, toutes fois la place fut emportée d'assault. Le Seigneur du lieu et toute la garnison tuée ; il y eut environ six-vingts hommes des nostres que tués que blessés : l'assault dura trois heures." (Journal de Callignon)

Pracomtal fut enterré à Rochemaure en Vivarais.

 

 

Les Seigneurs

Pracomtal ou Précomtal : famille noble origiaire de Montélimar, dont les recueils de généalogie font remonter la filiation à un

Guillaume de Pracomtal qui y acheta en 1290 une propriété située paroisse de Sainte-Croix, et possédait vers la même époque une maison appelée primitivement Château Sablier et depuis tour de Pracomtal.

Un de ses descendants, Guigard, possédait à Valence une maison nommée le Palais, qu'il céda au Dauphin Louis le 17 avril 1454 pour y établir l'auditoire et la prison de la sénéchaussée et reçut en échange la terre d'Ancône. Quelques membres de cette famille se sont fait remarquer dans les armes.

Antoine de Pracomtal, Seigneur d'Ancône, embrassa la réforme, et combattit sous les ordres de Dupuy-Montbrun.

Ayant levé un régiment, il le conduisit en Guienne, et se trouva aux batailles de Jarnac et de Montcontour (1568 - 1569) ; il avait mis sur son enseigne cet obscène jeu de mots qui est devenu ensuite la devise de sa famille : "Partout vit Ancone". Il meurt en 1581.

 

Jean de Pracomtal, Seigneur d'Ancône, frère cadet et héritier du précédent, s'engagea tout jeune sur les galères du roi, du temps que le baron de la Garde était amiral des mers du Levant et y servit pendant quelques années, après quoi il revint au pays natal, où, sans le faire aussi bruyamment que son frère aîné, il se prononça comme lui pour la Réforme.

Seulement, il retourna ensuite au catholicisme, et, tout en ne s'éloignant guère de son château d'Ancône, commanda souvent à Montélimar, au nom du parti catholique et toujours dans l'intérêt et sur la prière des habitants de cette ville : par exemple, au mois de février 1577, date à laquelle une attaque des protestants conduite par Gouvernet lui-même fut repoussée, grâce à "la bonne garde, vaillance et dilligence de Monsieur de Pracomtal", disent les registres consulaires ; derechef en 1581, pendant la peste ; puis en 1583, "pour empescher que les huguenaux ne se saisissent de la ville", à ce que nous apprend le notaire Gayet.

Armand de Pracomtal, Seigneur d'Ancône et de Château-Sablier, lieutenant général des armées du roi, connu sous le nom de marquis de Pracomtal, entra au service en 1671 avec le grade de capitaine dans le régiment de Lyonnais et fit les campagnes de 1672, sous Condé, de 1673, 1674 et 1675 sous Turenne.

Il avait levé une compagnie dans le régiment de la reine-dragons par commission du 2 janvier 1674 et s'était trouvé au combat de Turkeim où Turenne fut tué.

Il fit partie de l'armée du Milanais, où il se couvrit de gloire dans plusieurs engagements de cavalerie.

La bataille de Spierbach se donna le 15 novembre 1703, il y fut tué dès les premières charges.

 
Léonor Armand de Pracomtal, son fils, lieutenant au gouvernement du Nivernais (4 mars 1717) et lieutenant dans les chevau-légers de la Garde du roi (3 février 1720), vendit en 1735 et 1738 la plupart des terres patrimoniales de sa famille. Celle de Pracomtal fut acquise par François de La Coste, Seigneur de Maucune.
 

 

Généalogie de Guillaume de Pracomtal